Enseigner une langue étrangère à nos enfants.

Anglais, espagnol, russe, breton, arabe, italien, allemand, néerlandais… autant de sons, de langues, de constructions syntaxiques différentes qui enrichissent nos enfants !

Oui, je le dis, je l’affirme, je le crie, il est enrichissant pour nos enfants de parler une langue « étrangère » régulièrement.
Mais pas n’importe comment, quoi que, nous allons le voir, la spontanéité et le quotidien est primordial dans l’apprentissage de n’importe quelle langue !

Mais, avant de voir le comment, voyons le pourquoi.


Vos raisons peuvent être diverses : offrir un lien avec vos racines à vos enfants, lui enseigner votre langue maternelle, stimuler le développement langagier et neuronal, préparer à la vie dans notre environnement mondialisé….
Peu importe la raison, elles sont toutes bonnes ! Et, peu imorte la raison, il y aura toujours des gens (parfois vos proches) pour vous dire que vous avez tort, que ça ne sert à rien, que ça va retarder le développement du langage de votre bout de chou ! Oui oui, vous êtes d’affreux parents soucieux de pénaliser votre enfant dans ses apprentissages !
Hahaha.

Il y a plusieurs réactions possibles face à ces discours : les ignorer, car après tout, ce ne sont jamais des personnes exposées au multilinguisme dans l’enfance qui ont ce genre de discours. La deuxième option est d’expliquer vos choix. (Ne vous justifiez pas, vous n’en avez pas besoin, juste, transmettez votre savoir à ces gens un peu moins ouverts d’esprits que vous).

L’argument sans argument, ça ne sert à rien : Ah oui ? Il ne fera jamais de langues étrangères à l’école ? Ni dans sa vie professionnelle ? La totalité des mots de la langue française sont purement issus du français ? Le monde actuel ne nécessite que l’usage d’un langage ? Le monde n’existe pas, après la frontière française il y a… rien ?

Vous allez retarder l’apprentissage du français : dans un premier temps, la langue dite maternelle stimule une zone du cerveau (l’aire de Broca), et les langues dites étrangères en stimule une autre. Heureusement le cerveau est bien fait, et le développement d’une partie du cerveau n’entrave pas une autre ! Ouf ! Nos enfants peuvent continuer d’apprendre la lecture et les mathématiques en même, nous sommes sauvés.

Il va confondre les langues : encore une fois, le cerveau est bien fait. Vous savez tout à fait reconnaitre un interlocuteur, un lieu, un contexte. Votre enfant aussi. Cette compétence de discrimination (et d’inhibition qui va avec) permettent à l’enfant et son cerveau de s’adapter et de jongler entre les deux langues. Et non les mélanger. A condition toutefois, que l’adulte modelant la langue ne le mélange pas lui-même au sein d’une même phrase, pour garantir la structure et musicalité du langage.
Je vous laisse d’ailleurs observer les jeunes enfants multilingues : ils parlent aux adultes et aux enfants, dans le langage de prédilection de ceux ci ! Sans qu’on est besoin de le leur dire 🙂 Ou, ils parlent volontairement dans un autre langage quand ils ne veulent pas que vous compreniez !

Autres points, le multilinguisme offre également une ouverture d’esprit incroyable à l’enfant. En effet, dès petit, il apprend que une idée, ne se résume pas à un seul mot. Une chose n’est pas QUE UNE autre. De même, ce qui est une voiture pour certains va être a car pour d’autres, ou encore an karr ; ainsi, des personnes différentes peuvent avoir des idées différentes de soi et des autres !
Votre enfant n’est donc plus cantonné à une seule et unique vision du monde.

Maintenant, quelques idées de comment le mettre en place à la maison :

une seule règle est primordiale : la langue doit être parlée, et ce doit être un plaisir tant pour vous que pour l’enfant !
A la maison, nous nous y tenons 30 minutes par jour, sauf le week-end.

Variez les supports au maximum, comme pour tous les apprentissages. Ici nous parlons en anglais (cousines aux usa) ou en breton (racines de maman) :

  • dans des jeux et des activités (pâte à modeler, jeux symboliques, cuisine…etc)
  • dans des actes du quotidien (bain, habillage…)
  • avec des cartes de nomenclature montessori (au même titre que le développement du vocabulaire en français)
  • En chansons, en comptines
  • En lisant des livres, beaucoup, beaucoup de livres (vous trouverez tous mes conseils de livre sur l’appli parentalist)
  • Dans les consignes simples du quotidien (bonjour, merci, on y va, assied-toi…etc)

Pour les plus grands, vous pouvez aussi envisager des petits dessins animés en langues étrangères ou des correspondants par visio par exemple.

Et pour nous adultes ? Les films en langue non sous-titrés (ou sous-titrés dans leur langue d’origine), le téléphone et l’ordinateur paramétrés dans la langue que vous souhaitez apprendre, le journal de d’autres pays, un co-speaker pour de l’échange linguistique (j’ai le site Lang 8 en tête qui vous permet d’écrire et parler une langue et d’être corrigé par un natif de là-bas, et en contrepartie, vous pouvez corriger à l’écrit ou à l’oral quelqu’un qui cherche à progresser en français – mais il doit en exister bien d’autres).

never stop learning
Ne jamais arrêter d’apprendre

L’idéal selon nous aurai été de trouver une nounou ou une babysitter, ou d’autres parents parlant ces langues, mais malheureusement, nous n’avons pas trouvé notre bonheur dans notre Charente. Vous auriez probablement plus de chances que nous dans les grandes villes. Si vous avez la possibilité de le faire, je vous y encourage vivement ! Mais si ce n’est pas le cas, sachez que VOUS entendre parler une langue (même si l’accent n’est pas incroyable), sera toujours mieux que de n’entendre personne la parler !

Partagez-nous les raisons du multilinguisme chez vous, et surtout vos idées de supports et d’activités ! Et si vous vivez en Charente et êtes intéressés par des moments langagiers hors français, n’hésitez pas à me contacter via le site ou les réseaux sociaux !

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